Nous vivons à l'ère de la société de l'information, lorsque les technologies de l'information et les systèmes de télécommunication couvrent tous les domaines de la vie humaine et de l'État. L’efficacité et les conséquences de l’utilisation des cyberarmes peuvent être comparées à des armes de destruction massive. La cybersécurité est donc l'une des principales préoccupations de nos jours.
Malheureusement, nous avons déjà pas mal d’experience négative dans ce domaine. Il ya 5 ans la Russie a déclenché et poursuit maintenant en Ukraine ce qu'on appelle la «guerre hybride», la partie intégrante et importante de laquelle est l'utilisation d'une large gamme des actions politiques, économiques, ainsi que des mesures des information et de propagande. Dans cette arsenal russe de la guerre hybride, les agressions numériques, la propagande poursuivent le même but - déstabiliser notre pays.
2. Nous sommes très préoccupés par l’augmentation considérable de cybermenaces de la part de la Russie depuis 2014. Des cyber opérations contre des objets d'infrastructure critiques, le secteur privé, ainsi que des systèmes d'information et de télécommunication, des forces armées ukrainiennes inclus, sont constamment menées par la Russie. BugDrop est l’un des derniers exemples de cyberattaque russe contre le secteur privé ukrainien. Recement, une menace sur les réseaux électriques, attribuée à un groupe de pirate surnommé GreyEnergy, a été déjouée.
On peut constater que notre pays est devenu un terrain d’essai pour les cyberarmes russes. Par exemple, au cours des quatre dernières années, la Russie a lancé plus de 7 000 cyberattaques contre des agences gouvernementales ukrainiennes et des entreprises.
3. Par le biais des cyberattaques effectuées contre l’Ukraine la Russie essaye aussi d’envoyer un message à la communauté internationale sur ses cyber capacités, surtout en ce qui concerne la destruction des systèmes informatiques.
La Russie recourt également à des cyberattaques contre des infrastructures critiques à des fins politiques - pour susciter le mécontentement par des actions des gouvernements nationaux, provoquer des troubles publics - et surtout le faire dans la perspective des élections.
En Ukraine, nous sommes en première ligne, mais des élections se deroulent dans toute l'Europe, y compris prochainement - au Parlement européen. Tous les nations democratiques sont dans le collimateur de Poutine. Nous sommes tous en danger.
4. Depuis septembre 2018, la Russie a multiplié les cyberattaques contre l'Ukraine. La veille du premier tour des elections toutes les 40 secondes il y avait des cyberattaques sur les réseaux informatiques du Ministère des affaires étrangères et d'autres agences d’Etat.
5. Nous avons beaucoup travaillé avec nos partenaires internationaux au cours du processus électoral en Ukraine et grace aux mesures efficaces nous avons réussi les contrer lors du premier tour. Nous avons dialogué aussi avec des représentants de la communauté numerique et de la société civile. Enfin l'Ukraine a pu garantir des élections démocratiques et sécurisées conformément aux exigences internationales, comme cela a été indiqué dans les conclusions de l'OSCE et du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme ainsi que dans la déclaration de G7 sur ce sujet.
Néanmoins, nous devons rester vigilants la veille du deuxième tour d’élection. Le Service de securite d’Ukraine a déclaré d’avoir démantelé des plusieurs progets de la Russie sur l’ingerence «hybride» dans les élections ukrainiennes. On a été notamment dementelé l’un des projets de déstabilisation de la situation préparé par l’organisation qui s’appelle «La blanche Balaklava», dont les membres, agissant sur ordre de Moscou, dès l’automne 2018, se sont préparés à perturber le processus électoral après le premier tour des élections présidentielles. Malgré les efforts déjà effectués par l’Ukraine, le niveau de la menace demeure toujours élevé.
6. Faire face à l’utilisation de cyberarmes n’est possible qu’en assurant étroite coopération de tous les pays démocratiques, en coordonnant le travail conjoint et en entreprenant les contre-mesures collectives.
Comme exemple de la coopération dans le domaine étroitement lieu avec le problème de cybersecurité, je voudrais évoquer la tenue des consultations officielles franco-ukrainiennes «La lutte contre les fausses informations», qui se dérouleront dès aujourd’hui - les 18 et 19 avril. Nous espérons que lors de ces consultations les experts de nos deux pays puissent échanger leurs expériences en matière de la lutte contre la diffusion des fausses informations, les manipulations d'informations et cybersecurité.
Nous sommes prêts, d'une part, à partager notre expérience et, d'autre part, nous souhaitons développer nos compétences et d'acquérir de l'expérience de spécialistes français, notamment en ce qui concerne la loi contre les «fake news», adoptée en France.
7. Nous sommes conscients de l'importance des défis en matière de cybersécurité et nous sommes prêts à travailler ensemble pour les affronter afin d’assurer le bon fonctionnement des institutions démocratiques.